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Apprendre la danse orientale – interview avec Hanane MESBAHI

Sommaire

Nous remercions Hanane MESBAHI de nous avoir accordé ces quelques minutes d’échange.

Nous allons en apprendre plus sur son parcours et sa passion pour la danse orientale.

Je suis danseuse et enseignante en danse particulièrement dans les répertoires du Maghreb, du Proche-Orient et d’Asie de l’Ouest.
Je ne pratique pas toutes les danses de tous ces pays mais de 1 à 3 danses en fonctions des pays qui sont le Maroc, l’Algérie, l’Égypte, la Turquie, l’Iran et l’Arménie.

Mon approche et mon état d’esprit ? Je travaille beaucoup dans la douceur.

J’aime aborder la danse avec toute sa dimension corporelle, en prenant le temps, en respectant le corps. Cela n’est jamais en forçant les choses, donc, cela se fait dans la durée.

J’aime aussi axer mon travail (que ce soit en danse ou dans l’enseignement) sur le ressentie et la respiration.

Ce qui me plaît également, c’est d’aller à contre-courant par rapport à la société, à la vie de tous les jours où nous sommes toujours à 200 à l’heure, où tout va très vite, tout s’enchaîne. Par conséquent, nous sommes surchargés physiquement et mentalement.

J’aime de ce fait aller vers quelque chose où l’on va ralentir.

Je pratique certaines danses qu’elles soient du répertoire populaire, classique ou spirituel en fonction des pays que j’ai cité en amont.

Il y a plusieurs raisons qui m’ont amené à la danse. D’abord, la découverte du répertoire musical qui m’a beaucoup touché, parlé et qui a raisonné en moi. C’est ce qui m’a donné envie de pratiquer ces danses.

Ensuite, c’est grâce aux différentes enseignantes qui ont jalonné mon parcours ainsi que les musiciens avec qui j’ai collaboré.

Tout d’abord, il y a eu la danse marocaine dans le cadre familial.

Ensuite, la première danse que j’ai voulu apprendre en prenant des cours, c’était la danse orientale égyptienne. La découverte et l’envie se sont faites en 2 temps.

La première fois, c’est lorsque j’étais petite au Maroc. Mes cousines regardaient les comédies musicales égyptiennes. C’est là que j’ai vu des danseuses orientales pour la première fois.

Puis des années plus tard, c’était dans un documentaire sur ARTE. Il y avait des danseuses et des enseignantes qui parlaient de l’histoire de la danse orientale, et cela ma donnée envie de sauter le pas et de prendre des cours.

Mon enseignement a 2 axes principaux :

  • Le premier consiste en un travail sur les mouvements, la musique et le contexte culturel.
  • Le deuxième, sur la notion de bien-être en abordant l’appropriation corporelle, le ressenti, l’ancrage et la respiration.

Mon cours est structuré plus ou moins de la même façon avec une première partie de préparation où l’on va échauffer toutes les parties du corps car en danse orientale égyptienne nous n’utilisons pas uniquement le bassin mais le corps dans sa globalité.

Ensuite, il y a un travail sur le vocabulaire et la technique où je vais décortiquer les mouvements avec des indications sur les différents placements. Enfin, il y a tout le travail parallèle avec la musique et le rythme. Puis, nous finissons généralement par un étirement.

Pour plusieurs raisons ! Pour travailler toutes les parties du corps en douceurs. C’est une danse qui est faite pour tous les âges et toutes les morphologies. C’est également une danse qui permet de se réapproprier/ redécouvrir son corps afin de développer sa conscience corporelle.

La danse orientale est également l’occasion de découvrir une autre culture, d’autres musiques et ainsi s’enrichir !

Je donnais un stage dans un centre social. Une dame d’un certain âge, à la fin du stage, me remercie, me dit que le stage était une vraie bouffée d’oxygène et pour me remercier m’offre un foulard.

Alors, cela me fait sourire, d’abord parce que cela m’a fait plaisir et aussi parce que sur le foulard, il y avait des poissons rouges.

Ceux qui me connaissent savent que j’ai une mémoire de poisson rouge ! Donc, cela m’a fait rire.

Alors là, ce n’est pas évident d’y répondre car il y a beaucoup de styles de musique et de répertoires. Pour débuter, le plus accessible au niveau de l’écoute, il y a les CD de Hossam Ramzy qui propose une variété de styles de musiques destinés à la danse orientale. Il reprend également les grands classiques de la musique égyptienne avec en grande partie les différents instruments traditionnels orientaux.
La danse orientale permet de travailler différents types de mouvements (ondulés, fluides, saccadés, vibrés etc.) tout en respectant le(s) corps.
Plusieurs formats sont possibles pour apprendre la danse orientale :
les cours hebdomadaires, les cours particuliers, les stages, les formations ect.
Pour bien progresser, ce qui est important, c’est la régularité et produire un travail personnel entre les séances toujours avec la notion de se faire plaisir !
Une fois que l’élève s’est connecté(e), il y a un tout petit temps d’échanges afin de faire connaissance.
Ensuite le cours commence et très régulièrement, je demande aux élèves s’ils ont des questions, s’ils entendent bien la musique ou ma voix. Je m’approche également de l’écran afin de pouvoir regarder dans le détail et les corriger.
En danse orientale, j’aime beaucoup le Baladi (style populaire urbain) car il permet une exploration infinie par sa structure musicale, par le fait que ce soit un style improvisé, traditionnellement et par toutes les émotions (nostalgie, tristesse, joie…) qu’il s’en dégage, et ce, souvent dans un même morceau. J’ai également une affection particulière pour la danse persane :
pour son raffinement, l’onctuosité des bras et des mains de cette danse ainsi que la beauté de la musique persane.
Il faut prévoir une tenue souple, près du corps, avec un foulard sur les hanches, pieds nus ou en chaussettes.
L’idéal est qu’il est un contraste de couleur entre la tenue et le mur de la pièce afin que je puisse bien voir les mouvements et corriger.
Il n’y a pas de diplôme d’état pour devenir professeur et enseigner la danse orientale mais une pratique de plusieurs années par le biais de cours, stages, formations… est indispensable.
Les connaissances musicales (les rythmes, l’instrumentarium, les différents répertoires ect.) et culturelles sont nécessaires pour compléter sa pédagogie.
Il faut également savoir structurer un cours, l’adapter aux différents publics et proposer une préparation corporelle adaptée à ce que l’on veut enseigner.
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